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Travaux du 17/09/2001 Comprendre la métamutation
L’attentat majeur du 11 septembre contre les Etats-Unis est en train d’être traité par les mesures classiques de la diplomatie, du renseignement, de la police, et peut-être prochainement par l’intermédiaire d’une riposte militaire. Chaque Etat est concerné et va se positionner dans ce nouveau conflit. La plupart, dans un premier temps, apporteront leur appui aux Etats-Unis. C’est très bien et il faut le faire.
L’attentat majeur du 11 septembre contre les Etats-Unis est en train d’être traité par les mesures classiques de la diplomatie, du renseignement, de la police, et peut-être prochainement par l’intermédiaire d’une riposte militaire. Chaque Etat est concerné et va se positionner dans ce nouveau conflit. La plupart, dans un premier temps, apporteront leur appui aux Etats-Unis. C’est très bien et il faut le faire.
Il n’empêche que ces mesures seront, par la force des choses, dispersées voire contradictoires, décidées en urgence et probablement sans prendre en considération leurs conséquences à long terme. De même, la recherche des causes, destinées à prévenir leur renouvellement, risque de rester limitée aux apparences les plus évidentes, dénoncées depuis déjà longtemps mais sans conséquences pratiques.
Bien peu de gens encore, malheureusement, comprennent que chacun, dans le monde entier, est confronté à un changement radical de l’état du monde, dont cet attentat et les conséquences qu’il entraînera ne sont qu’une manifestation visible. Mais très partielle.
Ce changement radical, nous pouvons l’appeler, d’un terme qui commence à se répandre, de méta-mutation. Le monde s’est organisé, ces dernières années, à l’insu de tous, comme un méta-système où la multiplication des réseaux et des individus capables de s’y exprimer a mis en place un espace de changements accélérés dont personne n’a encore ni la connaissance ni la maîtrise.
Il ne s’agit évidemment pas des seuls réseaux de télécommunications ou de radio-télévision, mais plus généralement, de ce que l’on désigne par le mot global de mondialisation. La mondialisation intéresse les sociétés humaines mais, comme on le sait, elle entraîne aussi des conséquences lourdes sur l’écosystème planétaire. D’où l’urgence de mieux comprendre ce dont il s’agit, avec les outils modernes de la science des systèmes multi-agents adaptatifs. Mieux comprendre permettra d’agir avec plus d’efficacité, tant dans l’espace que dans le temps.
Nous pensons que chercher à mieux comprendre la métamutation n’intéresse pas seulement les Etats ou les multinationales, mais chaque citoyen. Comme on se trouve dans la problématique des systèmes chaotiques, il apparaît que chaque citoyen peut devenir un agent de déstabilisation ou de restabilisation autour de nouveaux équilibres dynamiques.
Malheureusement, il y a bien longtemps que la guerre "terroriste", c'est-à-dire
visant les civils dans le but d'établir la terreur chez l'adversaire, a pris le
pas sur la guerre entre armées. Pour ne citer que 2 exemples, les massacres
perpétrés en 1914 en Belgique et les bombardements aériens massifs de 1942/45. Et depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les civils sont de plus en plus
placés au centre du conflit, quand ils n'en sont pas l'objet principal (Soudan,
Kosovo). C'est qu'affronter une armée classique est devenu dangereux et
improductif (iran/irak, guerre du golfe). Il est beaucoup plus facile de frapper
une nation par des actions terroristes qui demandent, en outre, peu de moyens.
C'est là un autre aspect assez terrifiant des événements aux USA. Quelque soit la
puissance des moyens mis à disposition des forces protégeant un pays, il suffit
d'un rien (4 hommes décidés à mourrir et 4 pistolets) pour les battre. Donc, 2
conclusions provisoire: la réponse n'est pas forcément dans encore plus de
technologie et il faut penser comme son adversaire pour le neutraliser. Or les
américains ont depuis des années le fantasme de la bombe nucléaire au coeur de
manhattan. Il est bien cruel de constater qu'il ont eu raison sur le lieu mais pas
sur le moyen (les kamikazes japonais furent pourtant une amère surprise et une
leçon, semble-t-il, trop vite oubliée).
" Tout était écrit. Et pas dans un roman.
Il y a un an, Guillaume Bigot, dans ses "Sept Scénarios de l'apocalypse", décrivait, pour ne pas dire prophétisait, l'horreur. Ecrivain et journaliste, responsable des expertises à Génération République, il a eu accès à des sources semi-ouvertes, mais non confidentielles, émanant de sources américaines.
...)"Des adversaires démunis, sans technologies ni ressources financières, attendraient qu'on les convertisse au marché , à l'Occident , selon la 'vulgate géopolitique'... ce raisonnement est bancal, explique-t il. Ce système que nous considérons comme le meilleur est vu comme une agression par deux terriens sur trois (Inde, Chine, monde arabo-musulman). Ils vivent de frustrations quotidiennes face à un ordre politique inique quotidien."
Extrait du livre "LES SEPT SCENARIOS DE L'APOCALYPSE"
de Guillaume BIGOT Flammarion, mars 2000, 287 pages,18,29
euros.
"L'Amerique"
Les films US déferlent sur les écrans du monde entier. Mais les films du monde entier ne sortent pas aux Etats Unis. Tout se passe comme si la globalisation contournait le territoire américain. *
Vu d'Europe, le monde est réputé "complexe". La littérature géopolitique Américaine décrit pourtant un univers d'une simplicité biblique.
Nullement dépassé, les Etats y sont classés selon leur influence : tours, fous, ou simple pion. Grâce à la combinaison d'Internet et des Stocks options, plus besoin de révolution, ni de coup d'état, de guillotine, ni de pamphlets. A l'heure du traitement de texte, l'histoire s'écrit toute seule.
In God they Trust: L'Amérique ne s'étonne d'aucun miracle, elle ne s'offusque d'aucune déchéance. Son empirisme tolère l'incohérence, son pragmatisme supporte le désordre mais sa foi légitime une
hiérarchie internationale "manifeste". Au sommet, figure la première nation post-nationale. Là ou les peuples se rangent sous la bannière étoilée, c'est à dire partout ou ils sabordent leur souveraineté, la paix s'installe.
La planète se divise donc en deux camps: d'un coté, des alliés paisibles, et de l'autre, les Etats contestataires qui ne doivent qu'à leurs péchés de subir le fléau de Mars.
L'Irak, la Serbie, la Corée du Nord, la Libye et dans la moindre mesure, L'Iran, la Syrie, la Chine et la Russie figurent au nombre des damnées.
Quiconque observe avec réalisme la mappemonde géopolitique actuelle verra trois cercles s'en détacher. Le Premier regroupe les Etats satisfaits par la « pax americana », le second relègue les
régions qu'elle neutralise, le troisième réunit des Etats qu'elle soumet.
L'Europe et le Japon pourrait remettre en cause la suprématie Américaine. S'ils n'étaient pas "finlandisés". Dans ces capitales, l'expression de toute volonté collective rappelle d'infâmes souvenirs. Inconsciemment, toute affirmation de l'intérêt national conduit à Auschwitz. Mondialisé depuis la colonisation, ils dépendent de décisions prises ailleurs".
Cette catastrophe insoupçonnable va rapidement poser le problème suivant :
Est-ce que nos démocraties sont dirigées par des personnes capables d'affronter les enjeux du nouveau millénaire et notamment les nouveaux dangers (Drogue, terrorisme, délinquance financière,
protection de l'environnement) ? Est-ce que nos institutions nationales et internationales
sont capables de prévenir et de réagir face à ce type de fléaux ?
Nous avons appris lors de la dernière campagne présidentielle américaine que Georges Bush ne savait pas où se trouvait le Pakistan et qu'il n'avait qu'un faible intérêt pour la politique étrangère ; protocole de Kyoto ; retrait américain du processus de paix au Proche-Orient ça se confirme... C'est le
résultat du nouvel isolationnisme prôné par Bush.
Ne rions pas, en France, Chirac a "découvert" le mulot et il y a peu. Demandons à notre Président ce que pèse la dissuasion face aux nouvelles menaces du terrorisme et au dangers du nucléaire pour l'environnement ?
A bientôt 70 ans, il va rempiler pour une dernière campagne au service de la
démagogie et du cynisme.
Pas une seule idée mais des places pour tout le monde. La délinquance financière internationale :-), le terrorisme, la drogue, il n'en a cure. Pensez donc depuis bientôt 40 ans qu'il est là si il avait quelque chose à dire ça se saurait.
C'est dérisoire alors que l'irresponsabilité s'est installée durablement à la tête de l'État.
Personnellement ça ne me console pas de savoir que d'autres Etats
> démocratiques, comme les Etats-Unis et Israël ***(Israël n’est PAS une démocratie. C’est une démocratie basée sur des principes religieux, proche, si proche, de la Théocratie ! Note de M.C.B.M)sont plus durement atteints par cette crise de la responsabilité politique et de la démocratie.
Pour l'instant...
"Il y a la merveilleuse phrase d'Aristote: "Qui est citoyen? Est citoyen quelqu'un qui est capable de gouverner et d'être gouverné". Il y a des millions de citoyens en France. Pourquoi ne seraient-ils pas capables de gouverner? Parce que toute la vie politique vise précisément à le leur désapprendre, à les convaincre qu'il y a des experts à qui il faut confier les affaires, il y a donc une contre-éducation politique. Alors que les gens devraient s'habituer à exercer toutes sortes de responsabilités et à prendre des initiatives, ils s'habituent à suivre ou à voter pour des options que d'autres leur présentent."
17/09/2001