Vous êtes dans : Accueil > Paul Ramadier > Hommages et Témoignages > Ils racontent :

Ils racontent :

SOCIALISTE, il avait succédé, dans la circonscription de Villefranche de Rouergue, à un député orléaniste que les fidèles électeurs de cette région avaient élu une première fois en 1875 et constamment réélu depuis lors jusqu'à sa mort.

Mais Paul Ramadier avait fait ses premières campagnes électorales en jaquette et avec des lunettes cerclées d'or. Et les électeurs paysans, qui n'auraient accepté sans doute tous ces changements à la fois, disaient de lui, dans leur patois : « Est un mousseau » (c'est un monsieur).
Il était venu très tôt au socialisme, sous l'influence de Jaurès, et en prenant aussi un intérêt particulier au mouvement coopératif.
Une vaste érudition, une culture classique fort nourrie, des évocations historiques venaient tout naturellement orner les propos de ce socialiste, qui connaissait aussi bien les discours de Démosthène (dans le texte grec) que ceux de Jaurès...

Après la guerre de 1914-1918, il milita avec Pierre Renaudel et les jaurésistes autour de La Vie Socialiste.
En 1933 lors de la crise néosocialiste, il devait suivre Pierre Renaudel et quitta la S.F.I.O.
Mais le 10 juillet 1940, à Vichy, il vota contre la délégation des pouvoirs au maréchal Pétain, entra dans la résistance et, par elle, revint à la SFIO.
Quand il fallut installer les institutions de la IVe République, son ami Vincent Auriol, cherchant un homme d'expérience, le chargea de constituer le premier gouvernement régulier du nouveau régime. Il fut ainsi, avec Robert Schuman, Pinay, Herriot et Queuille, du petit nombre d'anciens de la IIIème République qui firent profiter de leur expérience les hommes nouveaux.
Le nouveau Président du Conseil eut à régler très vite une grave difficulté.
La vie politique était alors planée sous le signe du tripartlsme : socialisme, communisme et M.R.P. étaient associés aux responsabilités gouvernementales. Mais la rupture entre Moscou et les Etats-Unis commençait à se dessiner.
Les ministres communistes se prononcèrent contre l'institution du plan Marshall.
Paul Ramadier leur demanda de quitter le gouvernement, malgré les graves remous que pouvait créer dans le pays une agitation communiste. Celle-ci se declencha d'ailleurs à l'automne de cette année 1947, et il y eut une nouvelle tentative de grève révolutionnaire l'année suivante, à l'automne 1948.
Mais le décrochage entre les socialistes et les communistes, qui a influé si grandement sur toute la politique française, avait été effectué.
Grand travailleur, Paul Ramadier avait auparavant mis au point le texte de loi concernant les nationalisations.
Plus tard, en 1956, Guy Mollet, embarrassé pour trouver un ministre des finances, lui confia cette charge où la difficulté était, pour un socialiste, de concilier le financement d'une nouvelle réforme sociale (le Fonds National Vieillesse) et l'équilibre budgétaire....

 

Recommander cette page Haut de page
eZ publish © Inovagora
Buste de Marianne