Hommages et Témoignages

Paul Ramadier ne mit d'ostentation dans aucune des vertus qu'il pratiquait : désintéressement, modestie, tolérance... Il les enveloppait d'une sagesse digne de l'antiquité. Pourtant, personne ne fut plus ferme dans ses convictions, dans son dévouement à un idéal, dans son attachement à la France. Son noble exemple montre que la démocratie est digne d'attirer à elle les meilleurs des hommes, et la leçon n'est pas inutile.

Je sais qu'avec la mort de Paul RAMADIER, Le parti socialiste est en deuil et j'ajouterai, conscient de n'exa­gérer en rien, la démocratie française est en deuil.
Non, sur la République, il ne céda jamais.

Républicain, démocrate, patriote résistant, so­cialiste il a servi sa commune, sa région, sa patrie, son parti, son idéal sans réserve, sans défaillance et sans tapage.
En contact avec Jean MOULIN et Max D0RM0Y, il fut un des pôles de la Résistance.

"Rien ne prévaut contre la volonté d'être libre" disait-il.

Il nous a appris à exiger davantage.

Il est nécessaire que ceux considèrent la politique comme avilissante et les hommes de parti comme des sectaires réfléchissent un instant... Que ceux qui n'ont que sar­casmes pour les démocrates ou les hommes de parti se taisent : un homme s'en va qui, ayant accédé aux plus hautes char­ges de la nation, l'a fait en res­tant désintéressé, modeste, tolé­rant et sage.

Un hommes'en va, qui avait accédé aux plus hautes fonctions et aux plus grands honneurs...

Il s'en va, discrètement, modestement, simplement...

Il était des nôtres.

On comprendra pourquoi un peu de fierté se mêle à notre douleur.

Guy MOLLET