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L'Action...
Tous ceux qui l'ont approché dans ces fonctions, exercées en des temps et dans des conditions d'incertitude et d'instabilité particulièrement difficiles, s'accordent unanimement à le qualifier d'homme d'Etat compétent, clairvoyant, courageux, et désintéressé jusqu'au sacrifice.
C'était un républicain de l'espèce romaine, inaccessible aux tentations de la popularité facile, toujours prêt à accepter les tâches ingrates et les postes les plus exposés, puis à se retirer vers sa province, ses lectures, et le combat de la base.
Durant ses vingt années de responsabilités nationales, son oeuvre, de réforme fondamentale et à longue portée, est diverse et considérable. Son action a principalement trois des grands axes : construire une politique industrielle nationale et indépendante, rendre au travail et aux travailleurs leur dignité humaine, et défendre avec intransigeance les institutions républicaines.
Lœuvre de Paul RAMADIER pour le progrès de l'industrie française, commence par le secteur privilégié de l'énergie, poursuivie dans le secteur stratégique de l'armement et d'abord de l'aéronautique, utilisant tous les moyens de la restructuration et de l'incitation à la conquête des marchés extérieurs, menée jusqu'à la préparation de l'entrée dans le marché commun, à laquelle il s'attacha avec ténacité en 1956-57 à l'encontre de toutes les craintes des entreprises, habituées à une protection anémiante.
Disciple de Jaurès, que, jeune avocat, il avait personnellement connu, Paul RAMADIER avait dès sa jeunesse mis sa vie au service des travailleurs dans le syndicalisme, la coopération, et le combat politique.
Défenseur en tous lieux des droits et de la dignité des travailleurs, et soucieux de toutes les mesures immédiates de justice et de progrès social jusqu'à l'extrême limite des possibilités financières, il avait en 1938, comme Ministre du Travail, fait voter un projet de retraite des vieux travailleurs, et en 1956, dès l'installation du gouvernement de Front républicain, il tint à honorer sans délai les promesses faites, en faisant instituer la troisième semaine de congé, et en créant le fonds de solidarité, première étape sérieuse de cette même retraite des vieux travailleurs.
Répondant au Parlement aux critiques d'opportunité financière, formulées par ses opposants, il leur répondait qu'il s'agissait là d' un impératif absolu de solidarité mais aussi de dignité humaine, dont la réalisation immédiate s'imposait "le moment n'étant jamais favorable aux réformes, et les engagements pris devant toujours être scrupuleusement respectés".